La citizen band ou CB (de l’anglais, bande des citoyens) est une bande de fréquence allouée au trafic radio et ouverte à tous. En français, le sigle CB, qui a parfois été traduit par canaux banalisés, se prononce toujours « cibi », à l’anglaise. Par extension, le mot CB désigne également les émetteurs radio émettant sur la bande CB, et l’on appelle les utilisateurs les cibistes.
Les fréquences utilisées par la citizen-band se situent dans la bande autour des 27 MHz. En 1947 se déroule une conférence mondiale pour répartir les fréquences hertziennes entre les différents utilisateurs. Seule une bande, le 27 mégahertz, reste inutilisable à cause des nombreuses perturbations électriques provoquées par des appareils utilisés par l’industrie et la recherche médicale. La conférence décide donc de la concéder à la libre utilisation des citoyens. La seule contrainte pour l’utilisateur est de respecter la législation en vigueur concernant la citizen-band de son pays d’origine.
Historique
Cette activité prit naissance aux États-Unis au milieu des années 1950. Les premiers cibistes en France sont apparus à l’aube des années 1960 grâce à du matériel professionnel (utilisé alors aux États-Unis par les taxis, les ambulances ou la police) importé sous le manteau. Ces pionniers étaient pirates et risquaient la prison, confiscation et destruction de leur matériel, ainsi que de lourdes amendes, mais bénéficiaient en pratique d’une large tolérance. La CB connut une forte expansion en France à partir de 1981, avec la libéralisation des ondes (radios libres) promulguée par le gouvernement de François Mitterrand.
La pratique de la CB est devenue légale en France depuis 1981. Cette pratique a été strictement limitée dès le début : bande étroite de fréquences (22 canaux autour du canal « 11 ») et mode de transmission exclusif (FM). Dès cette date, l’État délivra une licence d’utilisation, ce qui n’était pas le cas avant, où la détention d’un appareil, si elle était autorisée et imposait un certificat visé par la gendarmerie, n’autorisait pas pour autant son usage.
Depuis, les droits des cibistes français ont évolué. Ils peuvent désormais utiliser 40 canaux et différents modes de modulation : FM – AM – SSB (USB et LSB).
Définitions et différences avec le radio amateurisme
À l’inverse de l’activité d’un radioamateur qui consiste en un service, la CB est un loisir. La CEPT, organisme européen chapeautant les services de télécommunications, a refusé d’intégrer la CB comme tel dès 1981.
En effet, tout un chacun, sans passer d’examen ni disposer d’aucune licence, peut acheter un émetteur-récepteur CB, le relier à une antenne et recevoir et émettre autour de la fréquence des 27 MHz.
Certains cibistes disposent d’un équipement important (parfois du matériel pour radioamateur) et expérimentent des conditions d’émission diverses. Cette attitude les rapproche des radioamateurs. Un radioamateur est une station privée d’émission-réception, dûment autorisée par le gouvernement du pays de résidence. L’indicatif d’un radioamateur est attribué par l’État et ne peut être aménagé. Au contraire, un cibiste choisit librement soit un sobriquet ou surnom, soit les codes de ses initiales dans l’alphabet radio international. Le radioamateur peut utiliser une grande quantité de petites bandes réparties tout au long du spectre radioélectrique qui débute juste au-dessus des fréquences audibles et se termine là où débutent des fréquences correspondant à la lumière. Ces diverses bandes permettent d’établir tout au long de la journée ou de la nuit des contacts avec les différentes parties du monde. Les conversations établies par les radioamateurs doivent se faire dans un langage clair et compréhensible de tous, et porter exclusivement sur l’expérimentation concernant les radiocommunications et leur mise en œuvre. Les stations radioamateur sont considérées au service de l’État et par conséquent réquisitionnables en cas de catastrophe naturelle ou de conflit. Ainsi, lorsque les moyens de communication « modernes » (téléphonie, Internet, etc.) ne sont plus utilisables, l’État est en droit d’exiger l’usage de ces matériels et installations.
Cependant, malgré la proximité technique des équipements, l’usage est très différent puisque le Cibiste, s’il contacte souvent ses amis, va également rencontrer par les ondes de nouveaux interlocuteurs que cette bande de fréquence lui procure d’une façon très aléatoire, avec qui il va parler « de tout et de rien » puisque le propos est la rencontre ou l’entretien de contacts déjà établis. Les conversations sont dites publiques a contrario de privées, comme le sont celles de la radiotéléphonie.
L’activité des cibistes n’est donc pas subordonnée à la réussite d’un examen technique, ni au respect de codes, d’où le succès qu’elle connut voici quelques années. Néanmoins les législations de nombreux pays, ont défini des limites techniques pour un matériel homologuable, ce dernier permet tout de même de communiquer entre personnes distantes de quelques dizaines de kilomètres et, suivant les conditions de propagation très aléatoires, d’un continent à l’autre.
Depuis le boom de la CB des années 1980, de nombreux Français ont adopté ce loisir.
Caractéristiques techniques
A contrario de la téléphonie moderne opérant en full-duplex, dans lequel chacun peut parler en même temps que son interlocuteur, la CB fonctionne comme les équipements du radioamateur : chacun parle à son tour, relâchant la manette de son micro, et passe ainsi du mode émission au mode réception pour écouter l’autre protagoniste parler. Les appareils sont en fait des récepteurs complétés d’une partie émetteur.
À l’origine, les postes CB étaient souvent installés dans des véhicules, ce qui est encore de nos jours très souvent le cas. Cependant, certaines installations se sont faites en « fixe », au domicile, avec des appareils qualifiés de « bases », plus élaborées, et comportant beaucoup plus d’accessoires : micro sur pied, bruiteur, ampli plus puissant et, surtout, antenne montée sur le toit de la demeure.
La CB utilise la bande de fréquence des 27 MHz, ce qui correspond à une longueur d’onde de 11 mètres (ondes décamétriques). Durant les jours de bonne propagation des ondes radio, les contacts radio sur de grandes distances peuvent aller jusqu’à plusieurs milliers, voire dizaines de milliers de kilomètres, quand les conditions requises s’y prêtent. D’une façon plus générale, on peut définir deux types de propagation :
* une dite « d’été », permettant d’effectuer des contacts en Europe ;
* une dite « d’hiver » permettant d’effectuer des contacts avec d’autres continents.
La propagation des ondes radio est régie quasiment exclusivement entre 1 MHz et 30 MHz par l’activité solaire. En effet, les éruptions solaires, taches et autres flammèches rendent les couches ionosphériques imperméables aux ondes radio, ce qui permet d’utiliser certaines couches situées aux confins de l’atmosphère comme des « miroirs » pour les ondes radio. De cette manière, les signaux radio pourront franchir des dizaines de milliers de kilomètres en réalisant plusieurs bonds. L’activité solaire varie du minimum au maximum sur un cycle total de 11 ans, qui provoque du « silence radio » total à la cacophonie où tous les coins du globe sont audibles en même temps.
La bande CB est divisée en 40 canaux légaux. Cependant, certains cibistes utilisent des appareils modifiés pour avoir deux fois 40 canaux supplémentaires, dits « SUP » et « INF ». Il n’est pas rare d’écouter des cibistes sur des fréquences plus basses. 26,285 MHz est une fréquence d’appel internationale. La fréquence 26,535 MHz, en mode FM, est très prisée des cibistes allemands, de même que le 27,315 MHz, toujours en FM.
Les années de bonne propagation, au début du mois de septembre, on peut aussi écouter les États-Unis avec n’importe quel appareil d’entrée de gamme. Il suffit de tendre l’oreille en se positionnant sur le canal 6 ou bien sur le 26 en AM, on y entend du trafic local qui vient d’outre-Atlantique.
Antennes pour la CB de proximité
Idéalement une antenne fouet doit faire 1/4 de longueur d’onde soit 2,75 m. Cela ne pose pas trop de problème sur un toit de maison, mais cela s’avère plus délicat sur un véhicule où elle est généralement raccourcie par une « self » (bobine) à la base.
Dans tous les cas, il convient d’être soigneux lors de la réalisation et du raccordement d’une antenne. Notamment, il convient d’utiliser un câble coaxial de bonne qualité, de régler la longueur de l’antenne de façon à limiter le taux d’ondes stationnaires (TOS ou ROS en français – SWR en anglais) à l’aide de l’appareil nommé TOS-mètre, externe ou intégré au poste lui-même. Si cette valeur ROS ou TOS est trop élevée, elle fait perdre des performances et augmente les nuisances potentielles auprès des voisins (la réception TV ou radiodiffusion peut être affectée). Les ondes étant mal dispersées, leur puissance mal dissipée peut endommager le transistor de sortie du poste CB et même le détruire et provoquer une panne coûteuse.
Source: wikipedia.org – CC