En 2001, j’ai fabriqué un capteur solaire de 3m2 qui comporte un serpentin d’une vingtaine de mètres en cuivre de 16 mm, attaché sur une plaque du même métal.
Ce capteur est relié à un radiateur Lamella de 80 cm sur 120 cm (d’occasion) qui offre une surface de dispersion de calories de 4 m2 environ.
Il est placé contre le mur sud de la maison. Le radiateur est juste de l’autre côté de ce mur.
La tuyauterie passe par le sous-sol, mais elle pourrait passer directement à travers le mur, comme je le montre dans le schéma que je joins à ce texte.
L’eau est mise en mouvement, grâce à un circulateur situé au sous-sol, à l’aplomb du radiateur. Son déclenchement est assuré par une sonde à bulbe (coût : 30 euros environ) glissée sous la plaque de cuivre à hauteur du tuyau de sortie, quand la température atteint 30° environ, ce qui arrive au bout de 4 minutes d’ensoleillement franc et un angle d’incidence de 30° minimum.
Le circulateur s’arrête, quand la température du capteur passe en dessous de 30°. En début de la saison de chauffage, c’est à dire du 1er Octobre environ, jusqu’au 10 Novembre, un themomètre posé sur le radiateur peut indiquer jusqu’ à 50°, au moment où l’incidence des rayons du soleil est la meilleure.
Puis, jusqu’au 15 Février cette température dépassera rarement 45°, par temps vraiment clair. A partir de cette date et jusqu’ à la fin de la saison de chauffage, la température mesurée de cette façon, atteint de nouveau, les 50° et les dépasse même. On ne peut pas tenir la main sur le tuyau d’arrivée ou celui de départ, ce qui me fait dire qu’un radiateur offrant une plus grande surface de dispersion de calories serait plus adapté, en augmentant le delta T.
Cette installation pourtant modeste donne des résultats surprenants. J’en donne un exemple.
Notre séjour fait 50 m2 environ, pour une hauteur de 2,5 m. Lorsque la température extérieure est de 12°, de façon à peu près constante, je fais une petite flambée dans un poêle à bois, le matin. Trois-quatre kilos de bois suffisent. S’il fait beau, j’arrête d’alimenter le poêle et le radiateur solaire prend le relais, vers 11 heures et fonctionne jusqu’à 17 heures, environ. La chaleur accumulée permet de passer la soirée, sans avoir besoin de rallumer le poêle.
Ces petites économies s’additionnent au cours de l’hiver et doivent former un total intéressant. J’essaie de trouver une sorte de calorimètre sous forme de tube évaporateur qui me permettrait d’avoir une idée plus précise des gains réalisés et donc des économies. Malheureusement, ce système est maintenant introuvable.
Quoi qu’il en soit, les résultats sont tangibles et tous les gens qui viennent chez nous, en hiver, un jour de beau temps, sont stupéfaits de l’efficacité de mon installation.
Je ne vais pas en rester là. Je signale, pour mémoire, que j’ai également un chauffe-solaire totalement indépendant du radiateur solaire, ce qui m’a évité la mise en place d’un système de régulation très compliqué et coûteux.
Je pense que l’Industrie pourrait proposer un système de ce genre basé sur un capteur de 2 m2, (aussi performant, sinon plus, que le mien de 3m2), un radiateur ayant une grande surface de dispersion (4 m2 ou plus, c’est à voir) et un coffret contenant le circulateur, le thermostat et le vase d’expansion à membrane.
En outre, c’est une solution qui permet de pallier l’absence de plancher chauffant. Un avantage de mon installation est qu’il n’y a pas d’échangeur. L’eau (additionnée d’antigel) passe directement du capteur dans le radiateur. Il y a donc très peu de perte. Ce modèle ne devrait pas coûter plus de 1.300 euros, pose comprise. On pourrait imaginer un système comportant deux capteurs de 2m2 irriguant deux radiateurs installés relativement près des capteurs, pour éviter au mieux, les pertes de calories.
Pour l’été, deux solutions se présentent : ou bien on met un cache devant le capteur, on vide l’installation et on arrête le circulateur.
On peut aussi démonter le capteur et le ranger dans le garage, étant donné que les capteurs du commerce sont très légers. En tout cas, il est temps de mettre l’énergie solaire à l’ordre du jour, de toutes les façons possible. Mon système devrait intéresser les gens qui habitent en villa et qui ne se chauffent qu’avec l’électricité. En outre, c’est une solution plus rentable que ces poêles à pétrole qui sont chers à l’achat, puisent de l’oxygène dans l’appartement et produisent une chaleur à peine moins chère que celle qui est produite par un radiateur électrique ; au mieux, une « économie » de trois centimes d’euros, par rapport au kWh. Un slogan écolo proclamait jadis : « Avec le solaire, éclipsons le nucléaire ». Ce n’est pas possible dans l’état actuel de la technique, mais on peut lui porter déjà un sacré coup.
Michel EVRARD
Source: onpeutlefaire.com | CC