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Comment fabriquer ses circuits imprimés

    Voici comment fabriquer ses circuits imprimés chez soi, quand on ne peut pas consacrer 150 € à un petit labo catégorie hobby.

    Cette méthode ne convient assurément pas pour une production “en série”, elle est uniquement destinée à une production pour réalisations personnelles épisodiques (ie pour électronicien amateur).

    Ma méthode est là pour faire simple. Il y a plein de variantes pour chaque étape que je ne détaille pas.

    Précisons tout de suite qu’il faut avoir accès à un espace à l’extérieur obligatoirement tranquil (pas de passage) : jardin, balcon conviendront fort bien. Je vous demande de bien prendre en compte les conseils de sécurité, stockage… car vous seuls serez responsables de vos gestes (et moi, je veux que votre bien).

    Le typon

    La première étape est de créer le typon, c’est à dire, l’image des pistes du circuit de votre montage.

    Réalisez votre schéma électronique à l’aide d’un logiciel de CAO dédié. Je ne cite que Eagle, logiciel que je juge performant, d’autant qu’il est aussi disponible en version freeware. Mais il en existe d’autres, même des français, mais il faut voir s’ils sont disponible gratuitement.

    Ensuite il faut passer au routage : vous placez les composants là où cela vous plait, et vous actionnez le routage automatique ou bien vous routez manuellement.

    Il va falloir ensuite le mettre sur un transparent. Deux possibilités : vous pouvez directement l’imprimer sur transparent pour imprimante, ou bien vous l’imprimer sur feuille normale et vous faites une photocopie sur transparent au tabac du coin.

    Prévoyez un typon en double exemplaire, car il peut être utile de superposer les deux pour garantir une bonne insolation (pour pas avoir des pistes coupées par exemple, ceci pouvant être causé par une mauvaise qualité d’impression du typon).

    Au cas, utilisez du papier calque…

    Préparation de la plaque

    l vous faut maintenant une plaque d’époxy ou de bakélyte présensibilisé.

    Ici, c’est simple, en gardant bien le film de protection, vous coupez soigneusement votre plaque à la dimension de votre circuit (mesurable sur le typon).

    L’insolation

    Bon, là, il va falloir du matériel. L’insoleuse de base coûte 50 €. Oui, c’est cher. On va donc compenser cela en en fabriquant une simple.

    Le développement

    Là, le plus simple est de se procurer du révélateur. Le sachet de révelateur positif est à 2,30 € chez Selectronic par exemple, c’est pas cher et ça se glisse donc fort bien dans une commande de composant.

    Vous disolvez le sachet dans 1 litre d’eau à 20°C environ. Vous en mettez dans un bac et vous laissez dedans votre circuit face insolée vers le haut pendant 2 minutes grand maximum (si ça dépasse, il va falloir augmenter le temps d’insolation). De toute façon, vous verrez bien, la couche insolé s’en va quand vous créez un va-et-vient avec la solution et il ne reste que le schéma des pistes.

    Bien que généralement déconseillé, on peut réutiliser la solution qui a servi. Vous la remettez simplement dans la bouteille avec le reste (ça créé une petite dilution). Sinon, ça se garde assez bien si vous prévoyez une bouteille bien fermée.

    Attention, c’est corrosif, donc attention aux doigts et aux projections (gants voire lunettes obligatoires !). A stocker à l’abri des enfants. Ne pas jeter dans l’évier.

    La gravure

    Il faut passer à la gravure. Là encore, il faut normalement utiliser du matériel coûteux. Mais, pour notre petite production, on va faire simple. On va utiliser de l’acide chlorhydrique et de l’eau oxygénée.

    Il faut se procurer :

    * Acide chlorhydrique (HCl) à 35% : dans magasins de bricolage [1,40 € le litre]
    * Eau oxygénée à 30% (H2O2) : dans drogueries, pharmacies (bien demander la 30% ou 30 volumes) [5,20 € les 250 mL]

    On prépare 1 L de solution. Mélangez ensemble 800 mL d’eau (normale, du robinet) et 200 mL d’acide chlorhydrique. Toujours verser l’acide dans l’eau (très important, pour des questions de projection). Faire ça dehors, avec des gants.

    Dans une assiette (ou bac plat), vous versez 1 cm de votre solution et, après, un peu d’eau oxygénée. Il y a un fort dégagement gazeux de dichlore (Cl2), gaz toxique ; vous vous placerez donc dehors. Vous posez délicatement et bien à plat le circuit, face cuivrée dessous, sur la surface de manière à ce qu’il flotte. Utilisez des gants de ménage (1,90 € les deux paires). Vous pouvez suivre par transparence la gravure du circuit. Laissez-le le temps qu’il faudra.

    Je précise quand même que l’acide est corrosif, et que le dichlore est toxique. Donc attention. Les mêmes règles de stockage s’appliquent.

    PS : Vous aurez bien pris soin, au préalable, de ne pas toucher le cuivre avec vos doigts.

    PS2 : toutes les plaques ne conviennent pas forcément. Voir phrase finale pour une autre méthode si problèmes il y a.

    Le nettoyage final

    Il ne reste plus qu’à enlever le vernis qui a protégé le cuivre de nos pistes durant la gravure. Pour cela, un chiffon, de l’acétone, vous imbibez et vous frottez.

    Voilà, votre circuit est prêt, et à moindre coût.

    Ce guide est largement inspiré de celui de Amatech qui m’a permis de passer le cap de la fabrication de circuits imprimés qui me rebutait financièrement grace à cette méthode “maison”. (Vous trouverez là-bas une autre méthode de gravure).

    Source: maxoum.info | CC

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