Sont regroupés dans cet article les éléments essentiels à la réalisation d’une installation électrique d’éclairage dans le respect des normes en vigueur (NF C-15 100), accompagnés de quelques recommandations.
Lieux où un point d’éclairage est obligatoire
Un point d’éclairage au minimum est obligatoire dans tous locaux où il est prévu de circuler, qu’ils soient internes ou attenants au logement.
Des points d’éclairage sont également de mise en extérieur par entrée principale ou de service.
Ils sont facultatifs dans les locaux annexes non attenants tels que garage ou abri de jardin.
En plafond, applique ou prise commandée ?
Sauf cas particuliers, les points d’éclairage du séjour, de la cuisine et des chambres seront en plafond.
En cas d’impossibilité technique et/ou de rénovation totale, chacun des points concernés pourra être remplacé par deux appliques ou socles de prise commandée.
Socles DCL
Les socles DCL (Dispositif de Connexion pour Luminaires) sont obligatoires pour tous points d’éclairage, en applique y compris, à l’exception bien entendu des prises commandées.
Ils sont équipés de connecteurs universels ou viendront se loger des fiches du même nom, soit intégrées aux douilles soit raccordées aux luminaires eux-mêmes.
Les ensembles DCL (socles + douilles ou fiches DCL) permettent à l’instar des prises de courant de connecter et déconnecter les appareils sans avoir à intervenir sur les fils d’alimentation. Ceux-ci une fois raccordés au socle DCL n’ont en effet plus à être manipulés évitant ainsi de mauvaises manipulations ou l’endommagement des fils ou connexions.
Section des conducteurs, protection et répartition
Le câblage des circuits d’éclairage s’effectue en fils rigides de section 1,5mm²
L’usage de sections plus importantes est admis mais non recommandé. La plupart des appareils d’éclairage ne sont en effet conçus pour que pour de faibles sections et un câblage en fils 2,5mm² compliquera les raccordements.
Il est de plus recommandé de standardiser au mieux l’ensemble d’une installation électrique, et de ne pas se laisser tenter par un surplus de 2,5² pour achever son câblage. A noter que le tableau électrique est la première chose que contrôlera un agent du Consuel. Une anarchie dans le choix de couleurs (nous y viendrons) et des sections le rendra assurément plus méfiant quant au reste de l’installation.
La protection de ces circuits est assurée au maximum par fusibles de 10 ampères ou disjoncteurs 16 ampères
Bien que l’usage de portes-fusible soit plus économique et toujours autorisé, ils sont de moins en moins utilisés et pour cause. Contrairement au porte-fusible le disjoncteur offre un aperçu immédiat de l’état du circuit. Un déclenchement sera visible (levier baissé) et évitera de devoir tester les fusibles à l’ohmmètre. Sans compter que l’on peu se trouver à court de fusibles de rechange …
L’emploi de disjoncteurs 16 A n’est pas une obligation. Les disjoncteurs 10A sont tout aussi utilisés et réglementaires, n’ayant pas de réelle incidence sur l’installation proprement-dite.
Nous avons là deux écoles, les adeptes du 16A qui en mettront sur tous les circuits, et ceux du 10A, souvent issus des milieux tertiaire et industriel, qui ne placeront des 16A que si nécessaire (gros projecteurs en façade de bâtiment, ..).
Nous n’avons pas de recommandation à formuler sur ce point.
Le nombre de points d’éclairage par protection est limité à huit, quelque-soit le type de protection choisit (fusible, disj 10 ou 16A)
Bien que huit points soient acceptés par protection, il convient de ne pas les saturer et de conserver une réserve sur chacun d’eux pour des évolutions futures, s’épargnant ainsi de devoir recâbler un nouveau circuit depuis le tableau ou de dévier de la norme en passant le nombre de points à neuf ou plus.
En outre une bonne répartition des circuits garantira un éclairement minimum en cas de défaillance sur l’un d’eux, par exemple en séparant l’éclairage d’une circulation de celui d’un escalier.
La norme impose un minimum de deux points d’éclairage pour des surfaces supérieures ou égales à 35m².
Les spots et bandeaux lumineux comptent pour un point d’éclairage par tranche de 300 VA (puissance) dans une même pièce.
A titre d’exemple, six spots de 50w chacun ne comptent que pour un seul point d’éclairage, à condition qu’ils soient répartis dans une même pièce, même s’ils sont commandés indépendamment. Un spot supplémentaire et il faudra alors comptabiliser deux points d’éclairage.
Là encore mieux vaut conserver une réserve dans le cas ou de nouveaux spots seraient à implanter dans le futur pour augmenter la luminosité ou du fait de transformations de cloisons, etc.
Couleur des fils
Seules deux couleurs sont normalisées, le bleu pour le neutre et le vert/jaune pour les fils de terre.
Contrairement à ce que beaucoup de gens pensent, le choix de la couleur de la phase est libre.
Il n’en demeure pas moins essentiel de dédier une couleur spécifique aux phases, le rouge restant le choix le plus judicieux car le plus répandu.
Toutes les autres couleurs disponibles sur le marché feront l’affaire pour les autres conducteurs : marron, noir, gris, violet, orange, etc.
Les règles de l’art
Hiérarchie
Nos installations sont alimentées en courant alternatif. Désigner la phase comme étant une polarité positive (le +) est une faute de langage tirée des installations à courant continu, le courant sur un réseau alternatif cheminant tantôt dans un sens tantôt dans l’autre, ce à une fréquence de 50 fois par seconde (50 Hz).
Il est néanmoins nécessaire d’établir une hiérarchie dans notre câblage. La phase est considérée comme étant le point d’arrivée du courant électrique (230 V) et le neutre son point de retour (0 V).
L’une des règles de l’art en matière de câblage consiste à faire cheminer en premier lieu la phase par les dispositifs de commande (interrupteurs, boutons poussoirs, contacts de relais, …) et de terminer par le neutre côté récepteurs (lampes, bobines de contacteurs, …).
Couleurs
Une deuxième règle importante consiste à changer de couleur de fil chaque fois que l’on traverse un nouvel élément.
Exemple avec un simple allumage
La phase en rouge part d’un disjoncteur d’éclairage pour rejoindre l’interrupteur
Un fil de couleur orange relie l’interrupteur à la lampe (appelé retour de lampe)
Le neutre en bleu part de la lampe pour rejoindre le disjoncteur
Exemple avec un va et vient
La phase en rouge part du disjoncteur pour rejoindre le premier interrupteur
Deux fils marron relient les deux interrupteurs (les navettes)
Un fil de couleur orange relie le second interrupteur à la lampe (retour de lampe)
Le neutre en bleu part de la lampe pour rejoindre le disjoncteur
Cette hiérarchie et la différenciation des types de liaisons par les couleurs faciliteront grandement les raccordements à l’issue de l’installation et la maintenance en cas de modifications ou de dépannages.
Exception faite des contacteurs de puissance, comme par exemple les contacteurs jour/nuit où phase et neutre conservent leur couleur.
Source: entraidelec.com – CC